Histoires de famille
de Biljana Srbljanovic
Mise en scène Claude Leprêtre
création à venir...
Belgrade, après la guerre. Une aire de jeux ravagée entre deux tours d'habitation. Trois enfants, âgés d'une dizaine d'années jouent à reconstituer une famille. A la fin du jeu, l'enfant tue ses parents. Depuis sa cachette derrière une benne à ordure, Nadezda, une jeune fille mutique du même âge, fait irruption. Pour s'assurer une place au sein de ce foyer imaginaire, elle accepte la fonction du chien. Le jeu se répète et évolue en 11 tableaux jusqu'au départ du fils, faisant mourir de chagrin ses parents.
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Résidences à venir pour une création prévue en 2025
Texte - Biljana Srbljanovic
Mise en scène - Claude Leprêtre
Jeu - Cantor Bourdeaux, Lou Martin-Fernet, Charles-Antoine Sanchez, Maud Roulet
Lumières - Pierre Langlois
Costumes - Floriane Gaudin
Son - Orane Duclos
Il y a un an éclatait la guerre en Ukraine, deux mois avant le 30ème anniversaire du siège de Sarajevo. La guerre s'installe à nouveau aux portes de l'Europe. Même en allant prudemment sur le chemin des comparaisons, il est impossible de ne pas voir l'histoire se répéter : les discours nationalistes tournent en boucle et les horreurs perpétrées se font écho. Les guerres de Yougoslavie, qui font rage de 1991 à 2001, nous disent quelque chose du destin de l'Ukraine et des individus traversés par ces conflits. Au moment où je cherchais à travers des pièces la nécessité de dire et de questionner la violence, Histoires de famille m'a arrachée à toute autre lecture.
En regardant la guerre à hauteur d'enfant, Biljana Srbljanovic pose une problématique essentielle : sur quelles bases un jeune individu construit son rapport à l'autre et au monde quand la violence a investi son quotidien et constitue sa normalité ? Placée à la fin des guerres de Yougoslavie, la pièce met en scène des enfants qui jouent à reconstituer une famille. Un frère et une sœur incarnent les parents, un autre enfant du quartier prend le rôle du fils ou de la fille. A la fin du jeu, systématiquement iel tue ses parents. Très vite intervient une jeune fille de leur âge qui a une multitude de tics et ne dit pas un mot. Elle consent au rôle du chien, lui assurant une place dans ce groupe.
L'autrice rappelle que les acteur.rice.s sont des adultes qui jouent aux enfants qui à leur tour jouent aux adultes. A travers ce jeu, ces adultes en devenir traduisent leur réalité. Violente, arbitraire, injuste, avec des accents de tendresse. Nous les observons imiter leur réel pour tenter de le comprendre et d'en maîtriser les codes. Un procédé identique à celui du théâtre: rendre compte d'une réalité par l'imitation de celle-ci.
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C.Leprêtre